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Christ Roi

Année A

Christ Roi

 

Une royauté qui nous est confiée

Les chrétiens ont trop souvent tendance à regarder en arrière, comme si tout était déjà passé et qu’il n’y a plus rien à attendre. Le soir de la mort de Jésus, on aurait pu croire aussi que tout était fini : des épines en guise de couronne, un roseau en guise de sceptre royal, une croix en guise de trône. Jésus se trouve au plus bas. De toute évidence, la royauté de Jésus n’est pas de ce monde.

Durant sa mission, roi, Jésus le fut vraiment au service de la vie : il guérit les malades et les infirmes, mange avec les pécheurs, et refuse les exclusions quelles qu’elles soient. À la recherche des brebis perdues, dont parle le prophète Ézékiel, il accueille les blessés de la vie et voit en eux la soif d’amour et de dignité qu’il veut libérer. Il fait naître l’espérance chez Marie Madeleine, la Samaritaine, la femme adultère, Zachée, Nicodème, les publicains et d’autres. Jésus ouvre leur prison intérieure et les fait renaître en s’adressant à ce qu’ils portent en eux de meilleur. Telle fut la façon dont le Christ a triomphé du malheur et manifesté sa royauté.

Il a vécu il y a plus de deux mille ans et l’Église existe depuis plus de vingt siècles. Cette longue histoire nous invite à être des êtres d’avenir et d’espérance plutôt que de passé et de nostalgie. Il y a plus de choses qui sont encore à venir qu’il n’y en a eu déjà dans le passé : la royauté très particulière de Jésus nous est définitivement confiée. Pour incarner son message, il nous fait sans cesse le don de l’Esprit Saint. Participer aujourd’hui à la royauté du Christ, c’est faire nôtres ses solidarités.

L’essentiel est devant nous. Ce même Christ reviendra comme Roi de gloire à la fin des temps, nous assure l’Écriture. Il y a pour le chrétien beaucoup plus à attendre encore, qu’il n’y a à commémorer.

Que voyons-nous ? Un Christ qui vient en Juge, « pour juger les vivants et les morts » comme l’affirme le Credo. Qui ne connaît pas les représentations du Jugement dernier sur les tympans des cathédrales et même d’humbles églises ?

Ce Jugement dernier est-il seulement à venir ou bien tout se passe déjà maintenant. Car c’est maintenant que nous donnons à manger aux affamés ou pas, et à boire à ceux qui ont soif ou pas, et c’est maintenant que ce que nous faisons pour le plus petit de nos frères, c’est pour le Christ que nous l’avons fait. Nos actes d’aujourd’hui nous jugent déjà. Mais ce n’est là que la moitié de la vérité. Car au dernier jour, nous rencontrerons non pas seulement notre Juge mais aussi notre Sauveur. Nous allons revoir le Christ, celui en qui nous avons cru tout au long de notre vie… sans le voir. Nous allons voir Jésus et ce sera une grande joie !

Il sera aussi celui que le prophète Ézékiel décrit dans la première lecture : un bon pasteur, dont il est dit : « Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis et je veillerai sur elles… La brebis perdue, je la chercherai, l’égarée je la ramènerai. Celle qui est blessée je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces » (Ez 34, 16s). Ce n’est qu’en fin de lecture que le prophète ajoute : « Je vais juger entre brebis et brebis, entre béliers et boucs » (v.17).

Ce Christ, juste Juge, ne reste pas moins aussi ce qu’il a toujours été quand iI vivait sur cette terre : un Christ rédempteur miséricordieux, qui sur le moindre signe de conversion et de repentir, se hâtera de dire : « Entre dans la joie de ton Seigneur ! ».

Il apporte ainsi à nos ténèbres l’espérance de la lumière et donne d’avoir part à sa résurrection.

 

                                                                                     D’après Serge Lemière

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