L O A D I N G

CARÊME 2025

EXTRAIT DU MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2025

Marchons ensemble dans l’espérance

Je voudrais proposer à l’occasion de ce Carême, enrichi par la grâce de l’année jubilaire, quelques réflexions sur ce que signifie marcher ensemble dans l’espérance, et découvrir les appels à la conversion que la miséricorde de Dieu adresse à tous, en tant qu’individus comme en tant que communautés.

Tout d’abord, marcher. La devise du Jubile, “pèlerins de l’espérance”, nous rappelle le long voyage du peuple d’Israël vers la Terre promise, raconté dans le livre de l’Exode : une marche difficile de l’esclavage à la liberté, voulue et guidée par le Seigneur qui aime son peuple et lui est toujours fidèle. Et nous ne pouvons pas évoquer l’exode biblique sans penser à tant de frères et sœurs qui, aujourd’hui, fuient des situations de misère et de violence, partant à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs êtres chers. Un premier appel à la conversion apparaît ici car, dans la vie, nous sommes tous des pèlerins. Chacun peut se demander : comment est-ce que je me laisse interpeller par cette condition ? Suis-je vraiment en chemin ou plutôt paralysé, statique, dans la peur et manquant d’espérance, ou bien encore installé dans ma zone de confort ? Est-ce que je cherche des chemins de libération des situations de péché et de manque de dignité ? Ce serait un bon exercice de Carême que de nous confronter à la réalité concrète d’un migrant ou d’un pèlerin, et de nous laisser toucher de manière à découvrir ce que Dieu nous demande pour être de meilleurs voyageurs vers la maison du Père. Ce serait un bon “test” pour le marcheur.

En second lieu, faisons ce chemin ensemble. Marcher ensemble, être synodal, telle est la vocation de l’Église. Les chrétiens sont appelés à faire route ensemble, jamais comme des voyageurs solitaires. L’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller vers Dieu et vers nos frères et sœurs, et à ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Marcher ensemble c’est être des tisseurs d’unité à partir de notre commune dignité d’enfants de Dieu (cf. Ga 3,26-28) ; c’est avancer côte à côte, sans piétiner ni dominer l’autre, sans nourrir d’envies ni d’hypocrisies, sans laisser quiconque à la traîne ou se sentir exclu. Allons dans la même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les autres avec amour et patience.

En ce Carême, Dieu nous demande de vérifier si dans notre vie, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons, dans les communautés paroissiales ou religieuses, nous sommes capables de cheminer avec les autres, d’écouter, de dépasser la tentation de nous ancrer dans notre autoréférentialité et de nous préoccuper seulement de nos propres besoins. Demandons-nous devant le Seigneur si nous sommes capables de travailler ensemble, évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs, au service du Royaume de Dieu ; si nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets envers ceux qui nous approchent et ceux qui sont loin ; si nous faisons en sorte que les personnes se sentent faire partie intégrante de la communauté ou si nous les maintenons en marge. Ceci est un deuxième appel : la conversion à la synodalité.

Troisièmement, faisons ce chemin ensemble dans l’espérance d’une promesse. Que l’ espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5), le message central du Jubilé, soit pour nous l’horizon du chemin de Carême vers la victoire de Pâques. Comme nous l’a enseigné le Pape Benoît XVI dans l’encyclique Spe salvi : « L’être humain a besoin de l’amour inconditionnel. Il a besoin de la certitude qui lui fait dire : “Ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ” ( Rm 8, 38-39) ».  Jésus, notre amour et notre espérance, est ressuscité, il vit et règne glorieusement. La mort a été transformée en victoire, et c’est là que réside la foi et la grande espérance des chrétiens : la résurrection du Christ !

Et voici le troisième appel à la conversion : celui de l’espérance, de la confiance en Dieu et en sa grande promesse, la vie éternelle. Nous devons nous demander : ai-je la conviction que Dieu pardonne mes péchés ? Ou bien est-ce que j’agis comme si je pouvais me sauver moi-même ? Est-ce que j’aspire au salut et est-ce que j’invoque l’aide de Dieu pour l’obtenir ? Est-ce que je vis concrètement l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et qui me pousse à m’engager pour la justice, la fraternité, le soin de la maison commune, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte ?

                                                                                                                                                                                                                                                                   FRANÇOIS

Artisans d’Espérance : 

 

Reconnaître l’espérance pour s’étonner de l’abondance de bien dans le monde

Le Jubilé de 2025, année sainte que j’ai voulu consacrer au thème «Pèlerins de l’espérance», est une occasion propice pour réfléchir sur cette vertu chrétienne fondamentale et décisive. Surtout à une époque comme celle que nous vivons, où la troisième guerre mondiale en morceaux qui se déroule sous nos yeux peut nous amener à adopter des attitudes de sombre découragement et de cynisme mal dissimulé.

L’espérance, en revanche, est un don et une tâche pour chaque chrétien. C’est un don parce que c’est Dieu qui nous l’offre. Espérer, en effet, n’est pas un simple acte d’optimisme, comme lorsque nous espérons parfois réussir un examen à l’université («Espérons de réussir») ou que nous espérons le beau temps pour une promenade à la campagne un dimanche de printemps («Espérons qu’il fasse beau temps»). Non, espérer, c’est attendre quelque chose qui nous est déjà donné: le salut dans l’amour éternel et infini de Dieu. Cet amour, ce salut qui donne saveur à notre vie et qui constitue la charnière sur laquelle le monde reste debout, malgré toutes les méchancetés et les turpitudes causées par nos péchés d’hommes et de femmes. Espérer, c’est donc accueillir ce don que Dieu nous offre chaque jour. Espérer, c’est savourer l’émerveillement d’être aimé, recherché, désiré par un Dieu qui ne s’est pas enfermé dans ses cieux impénétrables, mais qui s’est fait chair et sang, histoire et jours, pour partager notre sort.

L’espérance est aussi une tâche que les chrétiens ont le devoir de cultiver et de mettre à profit pour le bien de tous leurs frères et sœurs. Il s’agit de rester fidèle au don reçu, comme l’a justement souligné Madeleine Delbrêl, une Française du XXe siècle qui a su porter l’Évangile dans les périphéries, géographiques et existentielles, du Paris du milieu du siècle dernier, marqué par la déchristianisation. Madeleine Delbrêl a écrit: «L’espérance chrétienne nous donne comme place cette étroite ligne de crête, cette frontière où notre vocation exige que nous choisissions, chaque jour et à chaque heure, d’être fidèles à la fidélité de Dieu pour nous». Dieu nous est fidèle, notre tâche est de répondre à cette fidélité. Mais attention: cette fidélité, ce n’est pas nous qui l’engendrons, c’est un don de Dieu qui agit en nous si nous nous laissons modeler par sa puissance d’amour, l’Esprit Saint qui agit comme un souffle d’inspiration dans nos cœurs. Il nous appartient donc d’invoquer ce don: «Seigneur, accorde-moi de t’être fidèle dans l’espérance».

J’ai dit que l’espérance est un don de Dieu et une tâche pour les chrétiens. Et vivre l’espérance exige une «mystique des yeux ouverts», comme l’appelait le grand théologien Joseph-Baptiste Metz: savoir discerner partout les preuves de l’espérance, l’irruption du possible dans l’impossible, la grâce là où il semblerait que le péché ait érodé toute confiance. Il y a quelque temps, j’ai eu l’occasion de dialoguer avec deux témoins exceptionnels de l’espérance, deux pères: l’un israélien, Rami, l’autre palestinien, Bassam. Tous deux ont perdu leurs filles dans le conflit qui ensanglante la Terre Sainte depuis de trop nombreuses décennies. Pourtant, au nom de leur douleur, de la souffrance ressentie à la mort de leurs deux petites filles -Smadar et Abir- ils sont devenus amis, voire des frères: ils vivent le pardon et la réconciliation comme un geste concret, prophétique et authentique. Leur rencontre m’a apporté beaucoup, beaucoup d’espoir. Leur amitié et leur fraternité m’ont appris que la haine, concrètement, peut ne pas avoir le dernier mot. La réconciliation qu’ils vivent individuellement, prophétie d’une réconciliation plus large et plus vaste, est un signe invincible d’espérance. Et l’espérance nous ouvre à des horizons impensables.

J’invite chaque lecteur de ce texte à faire un geste simple mais concret: le soir, avant de vous coucher, en repassant les événements que vous avez vécus et les rencontres que vous avez faites, partez à la recherche d’un signe d’espérance dans la journée qui vient de s’écouler. Un sourire de quelqu’un que l’on n’attendait pas, un acte de gratuité observé à l’école, une gentillesse rencontrée sur le lieu de travail, un geste d’aide, même minime: l’espérance est bien une «vertu d’enfant», comme l’a écrit Charles Péguy. Et nous devons redevenir des enfants, avec leur regard étonné sur le monde, pour le rencontrer, le connaître et l’apprécier. Entraînons-nous à reconnaître l’espérance. Nous pourrons alors nous émerveiller du bien qui existe dans le monde. Et notre cœur s’illuminera d’espérance. Nous pourrons alors être des phares de l’avenir pour ceux qui nous entourent.

Massimo Naro est prêtre du diocèse de Caltanissetta, en Sicile.

Spécialiste du patrimoine artistique et religieux sicilien, il enseigne à la Faculté théologique de Sicile de Palerme et dans diverses institutions d’enseignement supérieur, et collabore à de nombreuses revues sur des questions liees aux relations entre la théologie et la spiritualite chretienne, la litterature, l’art, les religions, la politique et les politiques sœiales.

Il a été nommé le 1er novembre 2023 membre ordinaire de l’Académie pontificale de théologie .

Dialogue, réciprocité, fraternité mais aussi miséricorde, synodalité, amour : l’enseignement du pape François se distingue par quelques termes significatifs, autant de clés de compréhension avec lesquelles il interprète le monde d’aujourd’hui, le changement d’époque dont nous sommes témoins et les défis qu’il représente pour la réflexion théologique, la pratique pastorale et l’expérience croyante.

Tissés ensemble, les paroles et les gestes de François constituent la chaîne et la trame d’une sorte de tapisserie dont l’extension se révèle de plus en plus vaste et englobante, incorporant avant tout la réalité ecclésiale, mais dépassant aussi les frontières de l’Église elle-même et donc montrant une portée universelle, enrichie par des implications œcuméniques, interreligieuses, culturelles, sociales et politiques.

En son cœur se distingue un fait relationnel particulier qui, sur l’horizon de l’agapé, se traduit par une « mystique du vivre ensemble », c’est-à-dire le fait de se soutenir.

              Préface de  «L’espérance est une lumière dans la nuit»

              une anthologie des méditations du Pape François

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